vendredi 10 février 2012

License to kill



Autant que je sois clair dès le départ, je ne connais pas personnellement Souhail Chichah (ou quel que soit le nom qu'il s'est choisi), je n'ai, à son encontre, aucune sympathie ou rage particulière; et jusqu'à mercredi matin, je me contrefichais de ce qu'il pouvait faire de ses journées et de ses dix doigts, et je suis certain que c'est réciproque.

Mardi soir, Souhail Chichah a participé/organisé/mené (biffez ou gardez les inutilités) une action visant à empêcher la journaliste Caroline Fourest de débattre sur la question de l'extrême-droite, en général, et de Marine Le Pen, en particulier; enfin, je crois que c'est de cela qu'il était question dans ce débat, car, comme beaucoup, je n'y étais pas.  Je ne sais combien de temps à duré la causerie entre Caroline Fourest, Guy Haarscher et Hervé Hasquin; le fait est qu'à un moment donné, il leur a été impossible de poursuivre, car une trentaine/quarantaine/ou plus (barrez les inutilités) de personnes ont empêché qu'ils continuent, en hurlant à l'unisson des 'Burqa Bla Bla' (popularisé par Serge Halimi dans le Monde Diplomatique d'avril 2010 pour dénoncer le débat français sur la burqa comme moyen d'occulter d'autres problèmes). Très vite Souhail Chichah, assistant à l'Université libre de Bruxelles, fut identifié et désigné, par les orateurs, comme instigateur l'événement, il avait appelé depuis plusieurs semaines/jours (vous savez ce qu'il vous reste à faire) à une 'burqa pride' visant à dénoncer et perturber la venue de Caroline Fourest, coupable, à ses oreilles et à ses yeux, d'islamophobie. Le peu que j'ai pu en comprendre, c'est qu'il estimait que ce débat ne trouvait pas de contradicteur à Caroline Fourest et que, ayant été victime d'une censure de la part des autorités académique de l'ULB, il voulait dénoncer, par là, un deux poids deux mesures. C'est malhonnête intellectuellement, car la soirée ne portait pas sur l'islam, mais sur l'extrême-droite. Ce fut donc, une soirée agitée/tempétueuse/électrique (oui oui, c'est à vous...).

Triste et imbécile sans doute, mais somme toute comme on le dit souvent 'Y'a pas mort d'homme'.  Vu d'ici - oui, moi devant mon écran les doigts tapotant - j'ai bu du petit lait en écoutant l'autre matin Thomas Gunzig décliner le concept du con en parlant de Souhail Chichah. Je le redis (au cas où...) je ne le connais pas personnellement, mais il semble pouvoir entrer parfaitement dans cette catégorie.

Et c'est vrai que c'est scandaleux et intolérable de voir des hurluberlus/olibrius/couillons (c'est encore à vous) empêcher une prise de parole, quelle qu'elle soit (enfin ...). Tout cela est vrai, mais je m'étonne de cet emballement... Il y a eu des billets/blogs argumentés et fouillés, via lesquels, d'accord ou pas, il est possible d'échanger et d'argumenter avec leurs auteurs (Fabrice Grosfilley et Marcel Sel, par exemple) (ou de témoin direct, Manuel Abramowicz).

Pour le reste, il me semble que l'on frôle l'hystérie.   En tout cas, il semble bien que la démocratie, belge du moins, vacille sur ses fondements par cet "attentat contre la pensée"... voire ce "crime contre la démocratie" . Terroristes... Assassins... c'est y aller un peu fort; enfin, je crois..., on sait en tout cas, le sort qui leur est généralement réservé... Pétition et Comité de salubrité intellectuelle exigeant le renvoi de Souhail Chichah de l'Université, qui en bafouant un des piliers de cette vénérée institution, a démontré qu'il n'y avait tout bonnement plus sa place. Le peuple de la toile s'érigeant ainsi en évaluateur/employeur.

C'est qu'à y regarder et à y lire de plus près, ce qui est dénoncé ici; et pour le coup, les mots des éditoriaux ne volent pas plus haut que ceux que l'on trouve sur les forum de ces mêmes journaux; c'est que l'islam pose problème, que de plus en plus de monde dans la communauté musulmane est intolérante, qu'on nous l'avait bien dit, qu'à force de reculades, ça finirait par arriver. Et c'est arrivé.  Il me semble, que l'on est dans une forme d'hystérie, voire dans le cassage de l'Arabe... (le 'bougnoules' crié par l'un des participants à cette soirée à l'encontre de ceux qui empêchaient la poursuite du débat, n'a été dénoncé par personne, ni dans l'assistance, ni dans les journaux, peut-être est-ce davantage tolérable...), du musulman. Désignés comme des intégristes, ils sont délégitimisés dans la seconde, car, et 'attentat' et 'assassins' sont là pour le rappeler, si on ne l'avait pas bien compris, ces gens sont dangereux, ce sont des intégristes, des islamo-fascistes.  Que Souhail Chichah soit athée et le proclame semble intéresser peu de monde. Il est Arabe. Point.

Alors, oui, Souhail Chichah est un agitateur, sans doute un peu dérangé du ciboulot ou en tout cas un peu brouillon et un con; il suffisait de suivre son intervention d'hier sur le chat du Soir pour se rendre compte du creux de son propos; et un con, ça se reconnaît à ce qu'il fait (à ce qu'il ose aurait dit Audiard), ses conneries, pas à ce qu'il est ou serait, son origine... (je vous laisse finir).

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