vendredi 30 mars 2012

Qu'ils crèvent!


Bon, on ne va même pas polémiquer sur les carabistouilles que Maggie De Block raconte sur les sans-papiers qui ont décidé d'arrêter de se nourrir, et qui sont relayées telles quelles par les médias,  ça tombe sur La Libre Belgique, mais les autres ne valent pas mieux. La plupart des gars qui en sont à leur septante et quelqu'unième jour de grève la faim sont en Belgique depuis longtemps, ils ont quitté qui la misère, qui le danger, qui le manque d'avenir, ils ont travaillé ici pour des salaires de merde, ils en ont eu marre, un jour, de cet avenir radieux et resplendissant, et ils ont demandé un peu de justice et d'humanité... après avoir épuisé toutes les voies légales pour qu'on les écoute.

Mais bon là, j'avoue que j'en ai un peu marre moi aussi.

Et je ne peux m'empêcher de relayer ici l'avis des braves caout et de coco (forum skynet), pour qui : Illégaux et ils "veulent'" !Oust, dehors et vite ! Question : pourquoi pas dans une mosquée ? ou Dans peu de temps ils seront morts et l'Unif sera débarrassée de ces merdeux. Voilà qui est bien dit. Comme je vous comprends les amis, voilà qui va faire avancer le serpent qui se mord la queue. Ce n'est quand même pas compliqué, foutons-les dehors et s'ils veulent mourir, grand bien leur fasse.

D'ailleurs, c'est ce qu'a dit Etienne Vermeersch l'autre soir sur la VRT (Ter Zake, ça commence vers la minute 14). Etienne Vermeersch, c'est du lourd, c'est l'intellectuel le plus influent de Flandres (dixit les intellectuels flamands), c'est le Vice-recteur de l'Université de Gand, c'est un professeur de philosophie morale et d'éthique. Et il a dit quoi Etienne Vermeersch? Il a dit comme caout et coco. Il a dit que la VUB n'avait qu'à les mettre dehors, les envoyer à l'hôpital et que s'ils voulaient mourir... et bien qu'ils meurent, car comme il le dit bien dans son intervention, on fait une grève de la faim ou on ne la fait pas, mais si on la fait et qu'on n'obtient pas ce qu'on réclame (indûment a-t-il rappelé fort à propos), et que l'on décide de continuer, et bien il faut assumer et ne pas se plaindre.  Et bien, moi, je dis bravo Monsieur Vermeersch! Et ce n'est pas parce que ce pâle Paul De Knop, Vice-recteur de la VUB, fait son délicat, et rappelle (dans la même émission) qu'il est inquiet, qu'il faut que vous changiez d'opinion, car, comme vous savez ce qu'est le malheur, et vous connaissez une brave dame, belge, qui vit avec son mari handicapé et qui n'a aucune aide, elle. Alors, hein, arrêtons de nous lamenter sur le sort de ces types, même pas bon à mourir vite... et oui, pour ça aussi ils sont lents.

D'ailleurs, Maggie De Block, qui ne dit pas que des bêtises; je suis certain qu'il lui arrive d'en faire; l'a bien dit qu'elle trouvait cette situation hallucinante. Et c'est vrai que  faire la grève de la faim quand, comme elle, on pèse aussi lourd que les 23 grévistes réunis, on peut  comprendre que cela paraisse hallucinant.

Maggie, Etienne, en vérité je vous le dis, je suis avec vous. Je vous soutiens. Il ne faut pas céder. Il faut leur montrer à ces miséreux que s'ils sont là, si on les a laissés venir, c'est parce qu'ils doivent accepter cet avenir radieux et resplendissant fait de boulots de merde payés €2 de l'heure. Sinon, quoi, on va devoir payer ces mal-dégrossis à des tarifs normaux. Non, mais ho! faudrait voir à ne pas exagérer non plus. On est accueillants, mais trop is te veel, à la faim.