mardi 24 janvier 2012

Ma vaffanculo troia!


"Dans notre société, les normes sont très élevées : pour réussir, il faut être beau, intelligent. Il y a un groupe de gens qui ne peuvent pas atteindre ces normes. C’est un problème qui touche beaucoup les migrants quand ils ont un certain âge"... ça, c'est Monica De Coninck, la ministre de l'Emploi et du Travail qui le raconte (pour lire l'interview, va falloir attendre qu'elle soit mise intégralement en ligne, mais croyez-moi, c'est texto...). Comme Paul Hermant, j'ai du relire pour être certain d'avoir bien lu...
J'aurais bien aimé faire lire ça a mon père, un migrant d'un certain âge, pas dans les normes pour réussir, ni beau, ni intelligent... J'imagine que 2 minutes en sa compagnie lui aurait fait changer d'avis à Monica, en tout cas, y'aurait eu du travail pour quelques chirurgiens plastiques, sinon forcément, elle aurait trouvé du boulot beaucoup moins facilement. 
A côté de ça, les Norvégiens d'Alain Destexhe, c'est du compliment, mais Fabrice Grosfilley lui a taillé le costard qu'il méritait. Je me demande si on n'est pas dans le délit de sale gueule... pourtant, comme au MR, pas de réactions au SP.A... SP.A c'est pas un truc de protection des animaux ça? Je crois, parce que Monica, elle s'y connait en chiens, en tout cas : "Quand on prend les gens par le collier, on peut les activer." Ou alors, elle est SM et elle s'est lâchée... 
Je sais pas vous, mais moi, ça commence à m'énerver d'entendre et de lire ce genre de couillonnades. Bon avec A. Destexhe, on est dans le cirque permanent et dans la tentative désespérée du spermatozoïde qui veut arriver le premier, alors qu'il va dans le mauvais sens. Par contre, avec Maggie De Block et Monica De Coninck, c'est le gouvernement qui s'exprime. Y'en a qui pleurait pour avoir un gouvernement, on en a un... ça pue...
Dis Elio, ton père aussi, il était moche et con?

mercredi 11 janvier 2012

La grosse louche



Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.  C'est bien connu. Tenez, hier, on nous annonce partout que des barbus à l'accent pas de chez nous, ou alors molenbeekois, vont nous faire exploser la tête. Aujourd'hui, on nous annonce que tous ces barbus ou pas à l'accent pas de chez nous n'ont rien à y faire chez nous et qu'on va s'en occuper.  La vache, comme dirait l'autre... hier on tremble, aujourd'hui, on applaudit de toutes ses mains. Ils vont voir ce qu'ils vont voir tous ces pas d'ici qui n'ont rien à y faire... Et ben vous savez quoi? On ne va rien voir du tout. Ou alors, juste se rendre compte que le Soir, sous la direction de Didier Hamann, changera de nom et deviendra Le Crépuscule... quelque chose entre Le Soir et La Dernière Heure (dont il vient).


Ou alors... ou alors, ça va être ... comment dire compliqué.  A la limite, on devrait essayer
ça quelques semaines. Obliger les entreprises, toutes les entreprises, à déclarer leur personnel et à le payer décemment, pour un nombre d'heures, disons correctes. La bière à €5. Le couvert à €50 pour un steak frites. Des travaux de rénovation immobilière impossible à réaliser pour la plupart; aaah la rénovation des stades de football pour l'Euro 2000 qui sentaient bon l'Albanais et le Polonais.  Des Jonagold au prix du caviar. C'est que l'économie du quotidien, celles de tous ces petits plaisirs qui font que personne ne rouspètent trop, elle repose beaucoup sur ces pas de chez nous qui sont payés €3-€4/heure sans être déclarés...  Ce serait bien que ça s'arrête.  Le problème, c'est que c'est pas si simple, il y a un deal. Le patron accepte de déclarer quelqu'un s'il a l'assurance de pouvoir ne pas déclarer deux quelqu'uns.  Allez voir les cuisines et arrière-cuisines dans l'horeca... Allez interroger les policiers de base qui vous diront qu'au-delà de faire peur et de faire en sorte que ceux qui n'ont rien à faire là s'en aille un peu plus loin... Allez voir dans les beaux quartiers, ou pas, souvent si deux personnes travaillent dans une famille... y'a  quelqu'un(e) pour le ménage, pour les enfants, pour les grands-parents, sinon, on s'en sort pas, on n'a pas le temps. Ce quelqu'un(e) n'a rien à faire ici, pourtant il y est. Et s'il y est, c'est qu'il est utile... 
 
Et tous ces quelqu'uns occupent des secteurs désertés par les nationaux, parce que moins rémunérés, parce que moins prestigieux : le care/aide aux personnes, la construction, le secteur de la restauration et de l’hébergement, le nettoyage, l’agriculture saisonnière. C'est ce que l'on appelle une « délocalisation sur place ... Pour les secteurs et activités pour lesquels les coûts ne peuvent être délocalisés, physiquement (entreprise qui déménage en Slovaquie, par exemple) ou pas (les call-centers de Numericable, de La Redoute, par exemple), on fait venir les travailleurs ici.  
Alors, tous ces effets d'annonce, ces unes de journaux, ces manchettes à la con... ça sert à quoi...? Ca entretient la lutte des faibles entre eux - vous n'imaginez quand même pas que la femme médecin du fonctionnaire européen qui paye €3 de l'heure pour qu'une femme ukrainienne sans papiers nettoie son tapis avec une brosse à dent en a quelque chose à faire de ce que pense Maggie De Block... -, c'est une manière d'insécuriser un peu plus les sans droits, de les garder sous pression, de les faire se cacher encore un peu plus, car on les a à l'oeil. De rassurer à peu de frais, car, ça marche toujours le "Le problème, ce n'est pas Vous/Nous, le problème c'est Eux". Qu'on ne s'y trompe pas, si 90% de ceux qui arrivent n'ont rien à faire ici, on continuera à dire qu'ils n'ont rien à y faire, mais ils resteront. Dans des conditions pires, mais ils resteront. Rassurer les nationaux et insécuriser les pas d'ici sont les deux mamelles du traitement politique de l'immigration.
Sans politique d'immigration réfléchie, rien ne changera.  Et vous savez quoi, rien ne changera, en tout cas dans l'immédiat, parce que réfléchir à l'immigration et l'organiser, c'est annoncer que plein de ceux qui n'ont rien à faire ici, vont rester, que d'autres vont venir et que dorénavant ils auront quelque chose à faire ici. Et ça... pas certain qu'il y en ait un pour rattraper l'autre dans la bande des gugusses qui nous sert de gouvernement.  Pourtant, on le dit, redit et répète... va falloir qu'ils viennent... Et vous savez quoi, il va falloir les accepter, parce que si, par hasard, vous voulez vraiment pouvoir compter sur une toute petite pension, va falloir que quelqu'un cotise... Et d'ici là, si voulez pouvoir continuer à payer votre demi ou votre coca, sans vous endetter pour 6 mois, va falloir que quelqu'un travaille pour presque rien, et je me dis que ce ne sera pas vous, ni moi.