vendredi 24 juin 2011

C'est pas nous, c'est eux!! ... le retour


Mea culpa!! Mea maxima culpa! J'aurais du attendre un peu avant d'affirmer n'importe quoi... Il y a quelques semaines j'écrivais : Soit. Résumons les épisodes précédents.  Les musulmans, jeunes ou non (on dit musulmans ou jeunes bruxellois, on ne dit plus arabes, ni marocains, mais ce sont les mêmes) sont, avec leur foulard, une menace pour la séparation entre l’Etat et la religion ; sont, comme terroristes en puissance, une menace pour la démocratie ; sont, par les agressions multiples et répétées qu'ils commettent, une menace pour la sécurité et le vivre-ensemble ; sont, par leur comportement envers les femmes, une menace pour l’égalité des sexes et la cohésion sociale ; et, depuis jeudi dernier, sont antisémites.  Je ne vois pas bien ce que l’on pourrait ajouter (...) Et bien non, ou oui, plutôt oui, j'aurais du attendre un peu avant d'affirmer n'importe quoi... 

Lundi 13 juin nuit dernier, deux hommes se font agresser dans le quartier de la Bourse.  Les mots doux et les coups pleuvent sur eux.  Je n'étais pas là, mais j'imagine que 'Sale pédé!' était le mot d'introduction du discours des agresseurs.  Ils s'en sont heureusement sortis, mais cela aurait pu très très mal tourner (Le Soir Vidéo 22/06/2011)

Pour l’avocat Sven Mary, c’est avant tout un problème d’éducation et de partage de valeurs de base. Selon lui, les auteurs d’agressions homophobes sont souvent d’origine nord-africaine. (VRT Nieuws 21/06/2011)

Le ministre flamand de l’Enseignement, Pascal Smet (sp.a), incrimine “les nouveaux Belges ou les immigrés qui se comportent comme une sorte de police des mœurs”. Le secrétaire d’État bruxellois (Groen !) Bruno De Lille plaide pour un “changement de mentalité chez les jeunes issus de milieux machos”.  (La Dernière Heure 22/06/2011)

Une des conclusions est que ce n'est pas tellement dans la religion, mais dans la culture machiste dans laquelle beaucoup de nos jeunes grandissent à Bruxelles qu'il faut chercher la cause de ces comportements. Pour un gars qui a passé sa jeunesse à la maison a été mis sur un piédestal, les stéréotypes sur ce que sont de «vrais» hommes ne donnent  qu'une faible estime de soi parce qu'il n'a pas de qualifications suffisantes, d'emploi et d'argent pour ce garçon ... l'étape est apparemment courte pour répondre aux gens qu'il regarde de haut : les femmes et les gays. (Bruno De Lille - De Standaard 24/06/2011) *

Soit. Donc. Les jeunes - nouveaux-Belges, immigrés, nord-africains... au choix - sont  aussi homophobes.  La liste de leurs qualités trouvent ainsi un nouvel article.  Des crétins des Alpes décérébrés dont le niveau d'intelligence avoisine celui d'une peau de banane ou d'une cartouche d'encre vide, les mecs qui ont cogné le sont certainement.  C'est d'ailleurs cela qu'ils sont d'abord. Que l'une de ces clètes serait guatémaltèque ne pèse pas lourd dans l'analyse et la relation des faits par la presse.  Ce sont les jeunes d'origine (vous savez laquelle) qui ont ça dans leur culture. Point.

Et je me dis que, bon sang mais c'est bien sûr!! C'est évident!! L'homophobie n'a jamais existé en Belgique avant leur arrivée.  Avant cela, nous  - hétérosexuels, homosexuels, lesbiennes, transsexuels, bisexuels, transgenres en tout genre - vivions en parfaite harmonie. L'hétéronormalité avait été mise aux oubliettes de l'histoire!! Mais depuis, qu'ils sont là, c'est le bazar.


Qu'il y ait une problématique particulière de l'altérité sexuelle qui se pose chez certains, cela mérite d'être questionné (nous en avons parlé et débattu par ailleurs : Agenda interculturel 201-202 et 286 ).  La question, comme toujours, est de ramener cela à un groupe spécifique, à un portrait-robot bien connu.  Affirmer cela, c'est avoir le même nombre de neurones que la peau de banane, c'est fermer les yeux à bon compte  sur une question importante. Ramener l'homophobie à son expression la plus visible, bête et méchante; l'agression physique; c'est aussi oublier tout ce que la société dans son ensemble (voir Têtu 20/06/2011  CECLR 2011); et oui, ces jeunes en font partie; met en place pour continuer à stigmatiser des femmes et des hommes dont l'orientation sexuelle dérange toujours (CECLR 2011).

Promis la prochaine fois, je vous parle de la responsabilité de ces jeunes dans le crash boursier de 2008. 


*"Een van de vaststellingen hierbij is dat het niet zozeer in de religie zit, maar wel in de machocultuur waarin heel wat van onze Brusselse jongeren opgroeien. Voor een jongen die zijn hele jonge leven thuis op een piëdestal is gezet, die de stereotypes over wat ‘echte' mannen zijn met de paplepel heeft meegekregen maar tegelijk een laag zelfbeeld heeft omdat hij geen diploma, job en geld heeft… Voor die jongen is de stap blijkbaar klein om zich af te reageren op mensen waarop hij neerkijkt: vrouwen en holebi's." 

mardi 21 juin 2011

Au secours!


Dimanche matin dernier, c'était notre sortie photographique mensuelle.  Le rendez-vous était à 5h30, devant K_nal, la nouvelle boîte à la mode le long du canal à Molenbeek, dans la zone Ribaucourt-Quartier Maritime. La jungle quoi... Avec toutes les révélations des jours qui précédaient, c'est vrai qu'on a eu l'impression que nous allions au casse-pipe.  Nous avons donc déambulé le long du canal et sur le site de Tour&Taxis et alentours.  Il ne nous est rien arrivé.  Et pour cause me dira-t-on, tout le monde dort à cette heure, surtout la crapule.

Je suis né rue des Quatre-Vents, à Molenbeek, dans le quartier des Etangs-Noirs. J'ai grandi là. Je suis allé à l'école là.  Je connais bien.  J'y retourne très régulièrement. Passer plus de 20 ans dans un endroit, ça laisse des traces et ça pousse à y revenir.  Et oui, cela à beaucoup changé.  Pas la réputation du coin.  Quand j'ai quitté l'Athénée du coin pour l'enseignement supérieur; ben non tiens, à Molenbeek, il n'y a pas d'établissement d'enseignement supérieur; j'ai vite compris que des ceusses qui venaient de là, ils n'en avaient pas vus souvent dans le supérieur. Dans les années 1970, ce quartier, pour certains, c'était déjà un coupe-gorge, une zone de non-droit.  On hésitait à y aller.  Il y a comme ça des lieux qui gagnent à ne pas être connus...

Je crois avoir le chic pour choisir les lieux de vie paradisiaques. Après l'un ou l'autre intermèdes dans la civilisation (Quartier de l'Observatoire, Heysel), j'ai passé le plus clair de mon temps dans le quartier de La Roue, à Anderlecht, et aujourd'hui, je vis dans le quartier Saint-Antoine, à Forest. Avouez que je cherche les emmerdements.  Pourtant, il ne m'est, heureusement, toujours rien arrivé.

En lisant, la presse de ce week-end, je me suis demandé ce qui se passait à Molenbeek. Je me suis souvenu qu'en février 2010, c'était Freddy Thielemans et Gaëtan Van Goidsenhoven, qui devaient rendre des comptes à la presse flamande, pour un week-end qui avait hésité entre Mad Max et Terminator.  Je me suis aussi souvenu que Lukas Vander Taelen, en octobre 2009, avait déjà dit l'enfer qu'il vivait rue de Mérode; tiens la même rue que moi; et en appeler à un peu plus de clairvoyance de la part des Francophones. Luckas Vander Taelen, qui en remet  aujourd'hui une belle couche en apostrophant Flupke Moustache pour lui dire ses quatre vérités. Je crois bien qu'il faudrait rapatrier illico presto quelques militaires d'Afghanistan et les déployer à Molenbeek, après tout d'un musulman l'autre, ils ne devraient pas être trop dépaysés.  Mais pas des flamands hein, ils semblent cumuler les problèmes à Bruxelles; Bruxelles que par ailleurs, ils aiment décrire comme avant tout une ville multiculturelle, voire flamande, plutôt que francophone.

Evidemment que se faire agresser, et peu importe par qui,  est un traumatisme et ne devrait pas arriver.  Mais ça ne justifie pas de dire n'importe quoi (et je ne parle pas ici des employés de BBDO, qui ont réagi aux réponses de Philippe Moureaux)
Mais prétendre que Molenbeek est au bord de l'explosion est aussi malin que de dire, je ne sais pas moi, qu'on aura un gouvernement demain ou dire que tous les Belges sont racistes; tout le monde sait que seuls les nouveaux-Belges le sont.  Alors, oui, il y a quelques crapules  fonctionnant au cocktail vodka/red bull/pétard qui doivent manquer d'à peu près tout, et surtout d'intelligence, et qui commettent des agressions.  Et oui, il est assez incompréhensible que ces quelques imbéciles ne soient pas recadrés. Je me demande bien qui sont ceux qui trouveront à redire à cela, certainement pas les habitants de ces quartiers, qui sont les premiers à subir ces crétins.   Qui s'en soucie? Apparemment, pas grand monde... parle-t-on de ces quartiers à d'autres moments ou pour en dire autre chose qu'une comparaison avec le Bronx new-yorkais?  Mais prétendre que la délinquance est un savant dosage de religion (islam) et d'origine ethnique (maghrébine), comme le font des génies comme Claude Demelenne ou les z'ânonymes de Père Ubu, ressemble à une tentative désespérée d'obtenir un Nobel de connerie; mais en ces temps pluvieux, rire un bon coup n'a jamais fait de tort à grand monde.
Les quartiers comme ceux-là - Etangs-Noirs, Maritime, Cureghem, La Roue,  Saint-Antoine, Aumale,... - ne sont pas des zones de non-droit, ce sont des zones de non avenir, des zones de relégation.  Ce sont aussi des zones qui vont vivre des transformations urbaines dans les années qui viennent, des zones qui vont attirer de nouvelles populations, des zones où ceux qui y vivent aujourd'hui n'y vivront sans doute plus.  Ils devront aller ailleurs. Où? On ne sait pas et on s'en fout.  L'important c'est qu'ils dégagent. Quand on voit l'enthousiasme avec lequel le décret inscriptions a été accueilli, il serait étonnant qu'en même temps qu'on rénove ces quartiers, on construise des logements à bas loyers à Woluwé ou Auderghem et qu'on les y accueille les bras ouverts. Mais on peut toujours rêver.


vendredi 17 juin 2011

Une délégation de haut niveau

Ainsi donc, MR et N-VA sont en affaire sur l'immigration et l'asile... quelle nouvelle... Franchement, cela n'a rien de vraiment surprenant et l'actualité parlementaire de ces dernières semaines (sur la naturalisation et le regroupement familial) en est une belle illustration;  entre les deux, il y a  l'épaisseur d'une feuille à cigarette, comme on dit. Soit, en ces temps de grandeur politique, il faut bien remplir les colonnes des journaux et en rajouter pour ne pas faire oublier que l'on existe, alors, on balance une information aussi essentielle qu'une sonnette dans une locomotive.

Pourtant, on en apprend de bien bonne en lisant l'article. (La réunion) Elle a réuni M. De Wever accompagné de son lieutenant Ben Weyts, qui préside la commission de l’Intérieur de la Chambre, et le président du MR, Charles Michel, secondé par le députée Jacqueline Galant, « la spécialiste du MR en matière d’immigration », ainsi que des techniciens. J'ai relu... secondé par le députée Jacqueline Galant, « la spécialiste du MR en matière d’immigration »... passons sur l'indécision quant au sexe de Jacqueline Galant, chacun(e) est libre de choisir ses hormones tout compte fait; non, ce qui m'a fait relire la phrase, c'est la dimension de spécialiste de l'immigration de Jacqueline Galant... ça laisse rêveur... un peu comme si on nous apprenait que José Happart allait dorénavant doubler Georges Clooney ou que Homer Simpson se mettait à la cuisine moléculaire.  Jacqueline Galant spécialiste immigration... 

Quelques-unes pour la route... “Je soutiens la proposition de loi car on constate que 70 % des Belges qui profitent du regroupement familial sont issus de l’immigration.” (DH 27 mai 2011); "On est en droit de se demander s'il est vraiment déraisonnable d'exiger de Belges candidats au regroupement familial s'ils disposent de moyens d'existence suffisants, d'un domicile adéquat et d'une assurance-maladie," (MR News); « J’estime, par exemple, que quelqu’un qui a déjà commis un vol à l’étalage n’est pas un citoyen exemplaire. L’intégration fait aussi partie de la définition. Des gens ne parlent pas un mot de français, de néerlandais ou d’allemand, ne sont pas du tout intégrés, ne répondent même pas aux convocations de la police… Et on les naturalise quand même » (DH 4 août 2010).  Googlez Jacqueline Galant et vous en trouverez d'autres.


Et bien, je dis bravo au MR pour avoir su dénicher quelqu'une qui fait preuve d'autant d'abnégation dans l'idée fixe et de persévérance dans l'obsession.  Jacqueline Galant est plutôt genre radical et quand ça ne lui plaît pas, ça ne lui plaît pas. Par exemple, quand les chats errants envahissent sa commune, ça ne traîne pas... En août dernier, la Province titrait : Jurbise : J.Galant veut castrer les chats errants “ Nous sommes confrontés, à Jurbise à une recrudescence des chats errants. Ce sont des chats sans foyer qui souvent traînent tout près des maisons pour avoir de la nourriture, ” a indiqué la députée bourgmestre de Jurbise, Jacqueline Galant. “ Nous avons reçu des demandes de la population afin d’éliminer tous ces chats errants. Par ailleurs, une nouvelle vétérinaire vient de s’installer à Jurbise. Elle pratiquait déjà ça dans son ancienne commune. Elle nous a donc proposé d’en faire de même” (La Province 26 août 2010).

Je ne sais pas vous, mais moi, si je faisais partie des 8.750 personnes étrangères vivant dans l'entité de Jurbise, dont Jacqueline Galant est Bourgmestre, je me ferais du mouron. 




jeudi 9 juin 2011

De moindre envergure


La STIB, ça a toujours été rempli de Marocains.  C'était une marque de fabrique.  Pour la STIB. Et pour les Marocains.  Ils semblaient fait l'un pour l'autre.  Mais bon, les Marocains, même conducteurs de tram, ça finit par avoir des enfants.  C'est même pour ça, aussi, qu'on les a fait venir. Et pas par hasard. L’immigration remplit traditionnellement deux fonctions : combler les déficits de main-d’oeuvre dans certains secteurs de l’économie et assurer l’équilibre démographique pour permettre  le financement du système de sécurité sociale, et en particulier les pensions. Avec le temps, on oublie un peu le pourquoi des choses. Alors, oui, fatalement les enfants sont arrivés.  Ils en ont eu aussi.  Et bardaf, ce fut l'embardée.

A la STIB, comme ailleurs, on veut bien des Marocains, des bronzés, des pas comme tout le monde...  dans une cabine, hors de la vue, tête baissée occupés à nettoyer.   Mais les voir prendre le bus, le tram, le métro faudrait voir à pas pousser la rame trop loin non plus. Et puis, pas de chance, en plus d'être pas comme tout le monde, ils ont pas les moyens... ils sont limite pauvres, comme la plupart des Bruxellois... ah... mais c'est vrai, ce sont des Bruxellois, qui contribue au financement de l'entreprise publique que la STIB est toujours... pas simple cette affaire...

Il y en aura un paquet qui en Flandre applaudiront à la lecture d'une partie de la note confidentielle adressée à la direction de la STIB (vite la note complète!!), où l'on peut lire que l'on assiste à la disparition progressive des hommes et femmes d’Etat. Et de pointer le départ des populations "aisées et cultivées" en dehors de Bruxelles.  Quoi, les ceusses qui veulent pas parler flamand et qui symbolisent l'arrogance fransquillonne?

La note dirait aussi le regret de la croissance de "la population d’origine non européenne" comme orientant "de manière structurelle l’électorat vers les partis de gauche et de centre gauche".  Nom de Djoss... cela serait du Destexhe ou du Demelenne dans le texte que c'en serait presque beau. Et plus loin, "Ce phénomène sera encore accentué par l’accession au pouvoir de belges d’origine étrangère dépendant d’un électorat à la fois communautaire et volatile" les rendant "très mitigés et prudents". Plus de doute là, on est dans la logorrhée libérale la plus biesse.

C'est quand même chouette une entreprise publique qui méprise son public d'une telle manière. C'est vrai quoi... : "le morcellement des compétences entre les différents niveaux de pouvoir a pour effet de rendre la fonction politique moins attrayante. Il s’en suit [ ] une disparition progressive des grandes personnalités politiques issues de la bourgeoisie et une montée de personnalités de moindre envergure issues de la classe moyenne. Là, on a envie dire moindre envergure toi-même... 

Et puis, on se calme, et on pense à qui on a à faire et on se rappelle que Alain Flausch, le patron de la STIB est un mec vraiment bien, qu'il ne prend peut-être pas les transports qu'il dirige mais qu'il sait se faire respecter. Ainsi en octobre dernier, les superviseurs de la Stib ont reçu pour consigne de renforcer leurs contrôles sur les sites propres des tramways de la Stib. L’opération commando a tourné court lorsque, lundi dernier à 7 h 30 du matin, un contrôleur a verbalisé… son patron Alain Flausch roulant sur les bandes de la Stib.”
D’après l’intéressé, qui s’en est ému auprès de son syndicat, “Monsieur Flausch est descendu de voiture, a copieusement engueulé l’agent en usant de propos particulièrement désobligeants et lui a demandé de déchirer le P-V, le menaçant de mettre un frein à sa carrière s’il n’obtempérait pas. Le superviseur a refusé d’annuler l’amende. M. Flausch a alors contacté le supérieur hiérarchique du superviseur pour qu’il lui intime l’ordre d’annuler le procès-verbal.

Le mépris et la bêtise (je passe sur les cheveux gras mal coiffés, on a dit pas le physique) semblent les marques de fabrique du patron de la STIBPas étonnant qu'il souhaite doubler son salaire, il a sans doute envie de s'installer hors de Bruxelles.  Si ce n'est fait, qu'il le fasse. Dégage!!