vendredi 13 avril 2012

C'est la même chanson, mais la différence...




Qui a dit "Comment, en effet, ne pas s'inquiéter et s'indigner de la dégradation de notre ville et surtout de ses vieux quartiers, des menaces d'une immigration incontrôlée et l'intolérance de certains milieux religieux musulmans, du démantèlement de nos transports en commun ou des carences graves qui frappent notre ville en matière de sécurité ou de propreté publique"?  Oui, d'accord, je sais que vous n'attendrez pas de trouver la réponse (je vous imagine mal ne lisant pas la suite en cherchant désespérément...), ... C'est donc bien Charles Picqué qui, candidat au mayorat de Saint-Gilles, commune dont il est toujours Bourgmestre,  dans son tract électoral prétendait 'dire tout haut ce que pensent beaucoup de Bruxellois'.

Pourquoi, je vous ramène à la préhistoire de la Région bruxelloise, Région dont Charles Picqué est toujours Ministre-Président, que vous allez me dire? C'est parce que mercredi soir, il m'est venu l'idée de regarder 'Questions à la Une', où l'un des deux reportages étaient consacrés à la question de savoir 'Faut-il avoir peur de l'islam?'  La réponse est dans le titre de la séquence, c'est oh que oui! Je ne m'étendrai pas sur le contenu de l'émission, sauf à dire que Frédéric Deborsu a choisi un angle partiel, partial et malhonnête dans sa manière de traiter du sujet. Je laisse à Malika Madi le soin de dire comment on construit une position idéologique lointaine de la vérité journalistique, quand on veut faire de l'audience et que l'on estime que tous les bons coups sont permis., elle qui a été le dindon de la farce. Mais je m'éloigne... un peu...

Charles Picqué et les élections de 1988, donc. Ce qu'il racontait à l'époque n'est pas très éloigné de ce que raconte ce reportage 25 ans plus tard.  Son propos n'est pas très éloigné de se que racontent aujourd'hui les Alain Destexhe, Denis Ducarme ou Claude Demelenne. Le reportage s'attarde longuement sur les relais 'ethniques' de certains candidats et la récupération politique qu'en espèrent les partis qui se présentent aux élections.  Pas bien nous dit-on.  Pas bien... Fort bien... mais que font donc les Alain Destexhe, Denis Ducarme... ou Charles Picqué, il y a 25 ans, si ce n'est s'adresser à 'leurs électeurs' pour leur adresser un message 'ethnique' qui dit, en substance, de se méfier des immigrés, des musulmans, de ces autres dangereux, car il en va de leur sécurité? Ils ne font rien d'autre que de se positionner électoralement en s'adressant à ceux qui pourraient leur apporter leur voix, leur communauté d'électeurs, en quelque sorte. Le filon, loin de se tarir, semble, jusque là, inépuisable.

Il y a 25 ans Charles Picqué comptaient sans doute sur des électeurs xénophobes ou, à tout le moins, en phase avec ce type de discours stigmatisant pour être élu. Je ne sais pas s'il a changé d'avis concernant les immigrés et les musulmans; à vrai dire, cela m'est égal; mais je sais qu'il ne produirait plus un tel tract aujourd'hui, car une bonne part de son électorat est (d'origine) immigré ou musulman.  Les Destexhe ou Ducarme tapent sur ce clou là; je ne sais pas s'ils sont convaincus de ce qu'ils disent, et à vrai dire, je m'en moque; mais ils le disent car leur électorat n'est ni (d'origine) immigré ou musulman.

Oui, je sais, je me suis un peu mélangé les idées... mais c'est que voyez-vous, comme le chante Helmut Fritz, ça m'énerve!



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