vendredi 1 avril 2011

De wet is de wet


Il paraît que la loi c’est la loi. Et il paraît même que nul n’est sensé l’ignorer. L’école est un lieu où l’on apprend, notamment, à se conformer et à respecter les autres, à privilégier le bien commun, le vivre ensemble.  Et à respecter la loi.  Enfin, c’est ce qu’il me semble.  Et qu’est-ce que je lis ?? Et qu’est-ce que j’apprends ?? Des écoles, enfin, je dis des écoles, c’est plutôt la direction de ces écoles et quelques braves exécutant(e)s qui ne font, bien évidemment, que respecter ce que la direction leur dit de faire, « Vous comprenez bien que nous n’avons pas à contredire ce que la direction décide de faire » ; enfin, j’imagine, mais je n’ai pas entendu, c’est vrai.  Et, je veux bien laisser le bénéfice du doute.

Soit. Donc, quelques écoles ne respectent pas les termes du décret inscription.  Il arrive que « des écoles exigent des parents la production du bulletin ou du journal de classe », que « des écoles souhaitent la présence de l’enfant. », « des écoles demandent aux parents de mettre la main au portefeuille, les justifications sont : frais de photocopie ou, alors que c’est interdit, des frais d’inscription: « Dans une école, on demande aux parents qui s’inscrivent le paiement anticipé pour un voyage scolaire censé avoir lieu l’an prochain – et pas donné, bien sûr. Le but du jeu est clair : c’est dissuader ; dissuader les publics défavorisés. »... Restons-en là. Continuer cette liste d’infractions  relèverait de l’acharnement. Pour le reste, je vous renvoie à la presse et à Infor-Jeunes Laeken qui a déballé l’affaire.

J’ai dit la sympathie que j’avais pour ceux et celles qui rêvent d’un monde de privilégiés et de privilèges à protéger (cf blog du 16 mars) et voici l’occasion de la redire.  Fondamentalement, le modèle proposé est celui de certains nantis qui peuvent refuser ce que des moins nantis ne peuvent refuser.  Un modèle où certains peuvent décider de disqualifier et d’interdire de séjour ceux-là même qu’ils auront précédemment stigmatisés et dont ils diront vouloir légitimement se protéger, parce que vous savez bien, « ils sont moins travailleurs, moins doués, plus violents ». Très longtemps, ce qui, aujourd’hui, relève de l’infraction pure et simple se pratiquait largement et ouvertement ; sans que la presse ne s’en émeuve forcément ; et relevait ainsi de l’arbitraire pur et simplet.  Dans certaines écoles, on triait, on restait entre soi et on s’en félicitait, tout en se gaussant et se moquant de cette masse inculte tout juste bonne à devenir ceux qui videront leurs poubelles ou conduiront leur voiture. Au mieux.  Et les parents de ces écoles n’étaient pas en reste dans ces pratiques.

Alors, oui, la loi c’est embêtant dans ce cas, car elle vient rétablir un peu (un semblant) d’égalité.  La question n’est pas tant celle de la mixité sociale que celle du choix, du libre choix, qui n’était réservé qu’à certains.  Effectivement, la mixité ne se décrète pas, sinon, comme l’ont relevé certains, avec cynisme, pourquoi ne pas décréter la mixité ethnique des couples, via des quotas pour que la société le soit davantage, mixte.  Absurde, car il s’agit avant tout d’envie de côtoyer l’autre, et moi comme vous, je n’ai pas envie de côtoyer n’importe qui.  Mais en matière de justice et d’égalité, il n’est pas question d’envie, mais de principes. Et les principes, oui, ça se décrète.


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