Il faut toujours
tourner sa langue quelque part avant de parler, ou alors se taire à
jamais, en tout cas pour longtemps. Pour le coup, Fadila L,
secrétaire d’Etat qui se voudrait bien ministre, faute de l’avoir fait ne
dirait plus rien pour un bon bout de temps.
Mais qu’est-ce qui
lui a pris à Madame Laanan ? Pour une spécialiste du tri des déchets et de
leur organisation en sacs colorés, on aurait pu s’attendre à un peu plus de
discernement dans les déclarations intempestives.
« Je crois
qu’il y a un problème de radicalisme dans certaines entreprises. » C’est
ce qu’elle dit sur Bel-RTL hier matin (17 mars), évoquant Bruxelles-Propreté et
la Stib. Ces entreprises publiques bruxelloises seraient en proie aux
salafistes, aux extrémistes, aux radicalisés de tous poils ; enfin de tous
poils, vous voyez ce que je veux dire, car c’est bien de ces barbus-là dont il
est question.
Alors, bien entendu,
elle rectifie en disant qu’elle n’a pas dit qu’il y avait, mais qu’il pourrait
y avoir. Hum. Comment dire… Je n’ai pas dit que tu es un connard. J’ai dit que
tu pourrais être un connard. Essayez cela avec votre voisin de banquette dans
le bus ou le tram, qu’il soit barbu ou pas, je ne suis pas certain qu’il
saisisse pleinement la nuance. A lire la presse de ce matin (18 mars), peu
nombreux sont ceux qui ont tenu compte du conditionnel.
D’ailleurs,
spécialistes, chercheurs, syndicalistes, ministres ont dit, contredit, défendu…
bref en ont parlé. Pas des poubelles ou des transports publics, non, mais des
radicaux, qu'ils espèrent de moins en moins libres. Un jour de plus avec les mêmes à la Une et en ouverture des journaux. Les mêmes,
c’est-à-dire des personnes qui sont nos voisins, nos concitoyens, nos amis, des
membres de nos familles parfois. Ces proches, qui en quelques mois sont
devenus, à peu près tous, des égorgeurs ou des candidates à l’ultime sauterie
en puissance.
L’affaire est
entendue. Nous sommes cernés. Ils sont partout. Les enturbannés, les pileux à
pantacourt, les radicales enveloppées de la tête aux pieds et tous les autres
du même acabit qui, après avoir fait de la Belgique de papa un souk sans nom, minent
notre société, nos institutions et mangeront tous les enfants et pire encore.
Concernant les
transports publics, à quand un contrôle généralisé des voyageurs? C’est que, il
va aussi falloir se méfier des clients/voyageurs de ces entreprises, qui s’ils
sont plus discrets sont surtout beaucoup plus nombreux ; en moyenne 50
voyageurs pour un chauffeur. Il va falloir scanner les ceusses qui trop
couvertes ou trop barbus prennent les transports publics. Qui sait, entre
Ribaucourt et Louise, le prosélytisme a de beaux arrêts devant lui.
Quant aux sacs poubelles
et à la propreté, je les laisse volontiers à Madame Laanan.
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